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Précarité et Etat de Santé

Posted in Risques et Prévention par epss2011 sur novembre 10, 2008

Séminaire RISQUE ET PREVENTION

Prévention et Etat de santé

 

G. DAMBUYANT-WARGNY « Quand on n’a plus que son corps »-collin 2006.

 

Plan :   Comment définir le public

            Comment peut-on fonctionner dans « la survie »

            Travailleurs sociaux et prise en charge

Débat

 

1. définition « public démunis »

 

Problématique définie dans le champ de la sociologie. Il y a trois champs :

            ð La sociologie du corps :

G. VIGARELLO travaille dans une approche historique. Sa thématique est de regarder, d’examiner l’utilisation du corps dans l’histoire (Ouvrages : « Histoire du corps », « Histoire du Viol »…). Ce qui l’intéresse c’est de faire une analyse fine autour de comment on s’occupe de son corps.

D. LEBRETON lui a une approche contemporaine du corps.

P. DURET a une approche ciblée sur les performances de son corps. (Ouvrage : « le corps et ses sociologies »)

            ð La sociologie de la précarité : courant récent de la sociologie (depuis les années 80 environ). Différence entre pauvreté et précarité : la pauvreté est basée par rapport à un seuil financier, la précarité est basée sur une notion de fragilité.

R. CASTEL (Ouvrage : « les métamorphoses de la question sociale » sous titre «pour une chronique salariale 1995).  Pour lui les personnes les plus précaires sont les personnes sans travail notamment le plus jeunes et sans relations sociales. On peut avoir plus ou moins du travail (on parle en terme de stabilité et non de quantité) et on peut également avoir plus ou moins de relations sociales.

 

 

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 S. PAUGAM : thèse sur les bénéficiaires du RMI. Il s’intéresse aux relations qu’ont les travailleurs sociaux avec les différentes populations  (relation voulu ou possible).

B. APPAY, chercheur qui travaille auprès de personnes qui travaillent  dans des conditions précaires : concept de précarité sociale.

 

            ð La sociologie du travail social : à partir des années 70. Les sociologues s’intéressent aux formations, aux cursus et aux pratiques des travailleurs sociaux.

M. AUTES (Ouvrage : « Les paradoxes du travail social »). Son idée est d’analyser les différents métiers du social et comment les différents travailleurs sociaux travaillent ensemble, s’opposent.

J. ION (Ouvrage : « les travailleurs sociaux ») M. CHAUVIERE (Ouvrage : « trop de gestion, tue la gestion »).

Ces trois champs de la sociologie vont se croiser au niveau du logement. Ceux qui ont que leur corps ont forcément un travail et des relations sociales fragilisés et leur rapport au logement est différent. Le rapport au logement défini 3 groupes :

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Les plus démunis sont ceux qui n’ont palus de travail et qui n’ont plus ni logement (problèmes de logement) ni relations sociales.

 

Méthodologie : qualitative et quantitative pour comprendre l’hétérogénéité du public et des lieux de vie. Au total, 15 types de sites ont été nécessaires (rue, CHRS, squat…), ils ont été examinés à Paris et en Province (vois si changement tempo-spatial). Recherche auprès de public différencié en prenant en compte la représentativité sociologique : tout le monde n’est pas n’importe où (ex : peu de femmes de 25 à 45 ans dans la rue). Il faut prendre en compte les différents espaces d’installations dans la rue (ex : cage d’escaliers).

Les proches et les bénévoles, et surtout les professionnels sont à prendre en compte + entretien + photographies des lieux de vie (se rendre compte que les agencements ne pas installés de la même façon). Pour ce qui en est du quantitatif : données statistiques (ex : avec l’aide du 115).

En conclusion, pour certaines personnes, il ne reste que leur corps.

 

 

2. le corps précaire et l’état de santé.

 

Lorsque l’on a plus que cela, le corps va rapidement et définitivement se marquer. On voit la précarité dans et par le corps. Le corps est révélateur de l’histoire, statut social de la cause personne.

Il y a deux types de marqueurs : visibles et sanitaires.

            ð Marqueurs visibles : l’apparence, problèmes de poids (surpoids, maigreur…), cicatrices, tatouages, vêtements… le corps rend visible la précarité.

            ð Marqueurs sanitaires : l’état de santé général n’est pas bon (physique, psychologique et des fois psychiatrique).

L’état de santé est en lien avec les pratiques de soin mis en œuvre par ces personnes : résistance physique, dénis de l’état du  corps qui se détériore, méfiance, seuil de tolérance de la souffrance élevé, rétissance  à l’égard des accompagnements suivis quel qu’ils soient. Pratiques actives diverses et variés.

 

Le quotidien des plus démunis : est ce que le corps connaît un fonctionnement spécifique ?

Trois types d’espaces investis par les plus démunis :

            ð Espaces réservés au « travail » : manche, système D pour avoir de l’argent, prostitution => SUREXPLOITATION du corps : corps objet, corps outils (travaux qui demandent de la force physique).

            ð Espace réservés aux « relations sociales » : toutes les structures spécialisées => SURSOLLICITATION : ces échanges sont fluctuantes et occasionnelles.

            ð Espaces réservés au « privé » : SUREXPOSITION des corps : violence, même dans la rue il y a un espace privé, c’est un endroit où la personne se sent « bien » (ex : banc).

Au quotidien le corps est surexploité. Cela permet de considérer ces personnes comme des acteurs (pas passifs). Ces acteurs essayent de contrer leurs identités négatives.

 

Est-ce que ces personnes ont « un passé » en commun ?

C’était souvent des enfants difficiles. Il existe des contre exemples mais il y en a peu.

Concernant leur avenir : on pourrait penser que les projets d’avenir ne correspondent pas à l’état du corps.

 

3. quels accompagnements et les prises en charge de ce public par les professionnels ?

 

Débat : « On s’y prend mal, très souvent les travailleurs sociaux sous estimes les trajectoires et les ressources des plus démunis ».

« Proposer une autre façon de prise en charge : il faut prendre en compte que lorsque l’on rencontre les plus démunis ils n’ont pas forcément les ressources pour s’en sortir ».

« Proposer une stabilisation de leur état de santé (en premier lieu) » = Programme de Récupération Corporelle.